lundi 13 juillet 2009

Littoral, Incendies, Forêts - 7 P 51



Voilà. C'est fait. Je suis quelque part dans cette foule au rang P, plein centre. Voir le jour se lever dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes en Avignon est une expérience unique et sans aucun doute inoubliable. De plus, la trilogie de Wajdi Mouawad (avec ses trésors et ses défauts) est assez riche pour accompagner mes rêves pour bien longtemps. Repenser aux performances d'Emmanuel Schwartz, Marie-Eve Perron, Marie-France Marcotte, Jean Alibert, Véronique Côté, Catherine Larochelle, Richard Thériault, Patrick Le Mauff (et de toute la troupe, d'ailleurs) au cours de ces 11 heures de spectacle provoque en moi ce frisson de bonheur dont je sais qu'il va durer. Traverser la nuit n'est pas sans danger, la fatigue est réelle. A tel point que j'ai renoncé à passer une journée de plus au Festival et que je suis rentré par le premier tgv. Il va me falloir vivre avec cette sensation d'avoir vécu un moment privilégié que je vais chérir avec tendresse. Je retournerai certainement au Festival mais je ne suis pas certain de revivre quelque chose d'aussi intense, d'autant que j'ai participé dans le courant de la journée à une rencontre avec Wajdi Mouawad qui, sans donner les clefs de sa "cathédrale", éclairait quelques détails de sa précieuse toile.
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ps : voici ce que j'ai écrit sur le site officiel du festival :
tout a été dit, écrit sur cette "trilogie". tout et son contraire. tout sauf l'essentiel. le vécu. l'expérience invraisemblable qui consiste à plonger en apnée dans l'univers d'un auteur contemporain et vivant avec toutes ses immenses qualités et ses cruelles faiblesses. j'ai traversé la nuit du 11 au 12 juillet avec délectation et douleurs. je m'en souviendrai longtemps avec joie. ce genre de joie que l'on éprouve après un intense acte sexuel. on évacue très vite la trivialité et certains aspects plus ou moins douloureux pour n'en garder que l'essentiel, le plaisir ! la langue de wajdi mouawad est jeune, presque adolescente. pas étonnant que son théâtre tourne autour des racines, de l'identité. c'est l'oeuvre d'un homme encore jeune qui refuse à mépriser ses rêves, ses idéaux. là où nous n'avons que cynisme à opposer à nos défaites, il assume totalement sa naïveté et sa poésie pleine d'étoiles et de couteaux...

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